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Hunde
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:40
Nouveau dictionnaire des plantes médicinales
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:37
Some early treatises on falconry
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:34
Albert the Great’s topoi of direct observation and his debt to Thomas of Cantimpré
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:26
Petit guide panoramique des herbes médicinales
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:25
Le dossier des livres sur les animaux et les plantes de Iorach : tradition occidentale et orientale
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:21
Histoire des sciences de saint Augustin à Galilée (400-1650)
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:20
Hunting and Fowling, Western European
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:19
Flore Complète Illustrée en Couleurs de France, Suisse et Belgique
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:18
Albertus Magnus
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:14
St. Albert and the Nature of Natural Science
by Bibuser, last updated: 2008-04-27 10:09
Dictionnaire symbolique des animaux. Zoologie mystique
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:35
Faisant partie d'une collection où sont parus divers volumes d'un intérêt majeur pour le médiéviste, le livre de Dom Pierre Miquel fait naître de grandes attentes, qui sont malheureusement rapidement déçues. Il consiste en un catalogue alphabétique de 74 notices consacrées à des animaux individuels ou à des groupes d'animaux, précédées d'une brève introduction et de quelques références bibliographiques. A la lecture de l'introduction, l'on saisit mal quel est le champ d'investigation chronologique et géographique, et l'incertitude persiste. Une large partie des données proviennent de la tradition biblique, patristique et médiévale, mais il y a place pour tout auteur ancien ou moderne, voire pour la "psychologie des profondeurs". Les notices sont souvent extrêmement légères, et consistent en une juxtaposition de quelques traits descriptifs ou quelques extraits dont la représentativité est peu assurée. Que dire p.ex. des trois attestations sélectionnée pour le chat, qui n'a droit qu'à une vingtaine de lignes ? Ou des sept lignes caractérisant le dauphin? Au passage, l'on notera que le livre compte 47 pages blanches et 24 pages occupées par moins de dix lignes. Dans le détail, les approximations et les erreurs ne sont pas rares. Conjoindre en une notice unique des oiseaux dont l'image culturelle est aussi dissemblable que l'aigle et le vautour, ou que la grue et la cigogne, ne peut convaincre. Le philologue notera que le traitement des citations est pour le moins libre. On comparera p.ex. l'extrait de "Hugues de Saint-Victor" - en réalité de l'Aviarium de Hugues de Fouilloy - relatif à l'hirondelle, p.174-75, avec le texte latin de la Patrologia Latina, t.177, col.42-43 : la version française n'est pas du tout parallèle au texte latin, et les passages omis sont plus nombreux que ne l'indiquent les points de suspension. Le livre appellerait encore bien des remarques de fond et de forme, mais ces quelques points que nous sommes au regret de devoir relever suffiront à indiquer les réserves qu'il peut susciter. Baudouin Van den Abeele
Pride and Prodigies. Studies in the Monsters of the Beowulf-Manuscript
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:33
Le célèbre poème épique anglo-saxon de Beowulf est conservé dans un ms. unique à Londres (BL, Cotton Vitellius A.XV, des alentours de l'an mil). Le ms. comprend également quatre autres textes en anglo-saxon: une Passion de Saint Christophe, les Merveilles de l'Orient, la Lettre d'Alexandre à Aristote, une portion d'un poème sur Judith. La teneur originelle du codex est une question débattue. Le propos de l'a. est d'offrir une analyse des divers textes de façon à expliquer leur réunion dans ce volume. Le fil rouge en est le thème des monstres, associé à celui de l'orgueil, tant dans le poème de Beowulf que dans les textes qui l'accompagnent. <<It is surely no mistake that the Beowulf-manuscript should combine texts of a biblical, patristic, secular Latin, and popular germanic nature in one mixed codex combining and contrasting in prose and verse themes Christian and heroic, and worlds psychological and physical, showing unforgettably how prodigious pride can make monsters of men, and providing an emphatic anwer, after all, to Alcuin's ungenerous question: sic Hinieldus cum Christo ('this is what Ingeld has to do with Christ')>>. Le livre contient quelques appendices fort utiles et volumineux (p.173-320), qui constituent un recueil de textes sur le sujet. On y trouve successivement: le De rebus in Oriente mirabilibus (texte latin, d'après les mss Londres, BL, Cott. Tiber. B.V et Oxford, BL, Bodl. 614, ainsi que sept éditions antérieures); texte et traduction moderne de la version en ancien anglais de cette oeuvre (d'après les mss Londres, Cott. Tiber. B.V et Cott. Vitell. A.XV, ainsi que neuf éd.); l'Epistola Alexandris ad Aristotilem (texte latin, d'après le ms. Londres, BL, Royal 13.A I et l'édition de Boer); texte et traduction de la version en ancien anglais de cette oeuvre (d'après le ms. Londres, Cott. Vitell. A.XV, ainsi que six éd.); texte et traduction du Liber monstrorum latin (d'après les mss Wolfenbüttel, HAB, Gud.lat. 148; St-Gall, StiftsB., 237; Leiden, UB, Voss. lat. Oct.60; New York, PML, M 906; Londres, BL, Royal 15.B.19, ainsi que quatre éd.); un relevé des sources du Liber monstrorum. Les éditions en appendice sont qualifiées modestement de plain texts dans la préface, et il s'agit donc plutôt d'éditions de travail; elles n'en seront pas moins précieuses pour les médiévistes intéressés par la question des monstres et merveilles qui hantent la littérature et les arts figurés du Moyen Age. En fin de volume figurent une bibliographie et un index: on y trouve une entrée Manuscripts mentionnant 31 mss. Baudouin Van den Abeele
Animali simbolici. Alle origine del bestiario cristiano
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:30
Ayant reçu à la rédaction il y a quelque temps déjà ce livre, qui est la première partie d’un guide alphabétique à travers la symbolique chrétienne des animaux, nous en attendions la seconde partie, pour les espèces classées de H à Z. A défaut de la voir parvenir à son tour, force nous est de recenser ce seul tome. Quelques ouvrages de ce type ont paru ces dernières années, mais ils ne nous ont jamais paru réellement satisfaisants (voir BC 1991, n° 741 pour les « Fabeltiere » de H. Schöpf ; BC 1993 n° 257 pour le « Dictionnaire symbolique des animaux » de P. Miquel ; BC 2001 n° 84 pour « L’oiseau et sa symbolique » de M.M. Davy ; BC 2004 n° 104 pour le « Bestiaire médiéval. Dictionnaire historique et bibliographique » de G. Duchet-Suchaux et M. Pastoureau). Abordant le livre de M.P. Ciccarese, on constate d’emblée que le parti est assez différent : plus qu’une suite de notices synthétiques sur les animaux, c’est une anthologie de textes, qui offre pour chaque animal un petit dossier adroitement construit : 1. une introduction de 3 à 5 pages évoquant le profil culturel de l’animal, en utilisant les sources antiques et bibliques où il est évoqué ; 2. une sélection de textes patristiques grecs et latins édités et traduits en vis-à-vis ; 3. des notes se rapportant à l’introduction et aux textes, donnant d’abondants commentaires explicatifs. Les animaux sont ainsi présentés en 15 à 30 pages, et l’on dispose d’utiles documents pour bien en saisir l’image. Une sélection a présidé à la rédaction du livre : ce premier tome, qui couvre la moitié de l’alphabet, concerne 21 animaux (« agnello, airone, ape, aquila, ariete, asino/onagro, avvoltoio, balena/cetaceo, bue, cammello, cane, capro/capra, cavallo, cervo, colomba, corvo, drago, formica, formicaleone, gallo/gallina, gufo/civetta »). Le tout concernera donc une bonne quarantaine d’animaux, ce qui est loin de couvrir la totalité du bestiaire symbolique chrétien. C’est que le propos de l’a., expliqué dans l’introduction, est de se limiter aux espèces les plus importantes : on trouve par ex. le héron, mais non la cigogne ni la grue. Il faut préciser que le livre concerne les premiers siècles de la tradition chrétienne, et que la sélection des textes couvre les écrits patristiques en s’arrêtant avant le haut Moyen Age. On trouve encore Grégoire le Grand, mais non plus Isidore de Séville parmi les auteurs traduits. Le Physiologus y occupe une place régulière, mais sans que son importance soit décisive : certains animaux largement présents dans la tradition textuelle issue de ce texte ne sont pas repris, tels l’antilope, le caladrius et le castor ou, de façon surprenante, l’éléphant. Les extraits sélectionnés sont empruntés aux grandes éditions de référence (Corpus Christianorum, etc.). Du point de vue du BC, signalons qu’une miniature a été reproduite en couverture : elle est empruntée à un bestiaire du XIIIe s. (Oxford, Bodl. Libr., Bodley 764) et montre l’aigle qui vole vers le soleil puis qui plonge en mer pour capturer un poisson. Si le thème est adapté au livre, le choix de l’œuvre est discutable : pourquoi avoir mis en exergue un ms. qui sort entièrement de la période considérée, et non un des nombreux motifs animaliers de l’art paléochrétien ? Le livre s’ouvre par une brève introduction (p. 9-14), puis un premier chapitre, réservé aux principes généraux du bestiaire chrétien, offre un dossier de textes fondateurs pour la symbolique chrétienne des animaux (on y trouve de façon très opportune la section des Formulae spiritalis intelligentiaie d’Eucher de Lyon dédiée au monde animal). Suivent les 21 dossiers énumérés ci-dessus (p. 61-458). Une trop brève bibliographie générale (p. 463-466) précède deux index qui, pour leur part, sont fort développés : index des auteurs antiques, index des citations et allusions bibliques (p. 467-504). Cette publication rendra assurément de grands services à qui veut saisir les racines du bestiaire médiéval, et il faut particulièrement saluer le fait qu’il offre un excellent accès aux textes, dotés de tout l’apparat nécessaires à leur bonne intelligence. Baudouin Van den Abeele
Holy and noble beasts. Encounters with animals in medieval literature
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:30
Cette étude de la place de l'animal dans la littérature médiévale s'intéresse principalement à trois aspects de cette thématique. Dans une première partie, l'a. aborde la relation entre les saints et les animaux, mettant à profit la littérature hagiographique et l'iconographie. Il part de l'histoire maintes fois illustrée de s. Jérôme et le lion, et analyse avec finesse le tableau qu'en a peint le napolitain Colantonio au XVe s. (Naples, Museo di Capodimonte). Il s'intéresse ensuite à la figure de s. François d'Assise, prétendu "patron saint of ecologists", et montre de façon convaincante que la sympathie éprouvée par le saint à l'égard des animaux est bien plus fonction d'une glorification des œuvres divines que d'une reconnaissance de leur individualité propre. La deuxième partie du livre s'attache aux animaux dans la littérature en moyen anglais, en se concentrant sur quelques écrits où la thématique est richement traitée: la Visionof St Eustace, Sir Isumbras, Sir Gowther, Octovian, et Sir Orfeo. La troisième partie est réservée aux animaux dans les version anglaises du Roman d'Alexandre. C'est la rencontre entre la nature et la "surnature" qui est ici en jeu, à travers les merveilles de l'Orient qui constituent autant de mises à l'épreuve du héros. Dans l'ensemble donc, il faut noter que le sous-titre de l'ouvrage aurait gagné à être plus explicite en précisant qu'il s'agit de littérature anglaise. Pour l'analyse des motifs animaliers, l'a. a laissé de côté les bestiaires médiévaux. Or c'est bien une clef de lecture indispensable pour comprendre la place de l'animal dans les mentalités médiévales, et ce silence étonne. Dans la bibliographie en fin de volume (p. 155-162), on notera que la littérature secondaire utilisée est exclusivement anglophone, et c'est assurément une des limites de cet ouvrage. Etant donné l'accent mis sur la place de l'animal dans l'hagiographie, on aurait pu s'attendre à ce que l'auteur ait mis à profit les études d'Elisa Anti, Pierre Boglioni, Francesco Cardini et G. Penco pour l'espace italien, et de Joseph Bernhart, L. Junge et August Nitschke pour le domaine allemand. Pour s. François, il aurait au moins pu tenir compte de l'article de F.Klingender, "St Francis and the birds of the Apocalypse", paru dans le "Journal of the Warburg and Courtauld Institutes", 16 (1953), p. 13-23. Par ailleurs, des parallèles intéressants entre la littérature anglaise et française du Moyen Age auraient pu nourrir sa vision, mais aucun des nombreux titres consacrés à l'animal dans la littérature en ancien français n'est cité. Il y a là un cloisonnement qui nous semble regrettable. Baudouin Van den Abeele
L'alfabeto simbolico degli animali. I Bestiari del Medioevo
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:28
Francesco Zambon, professeur à Trente, s'intéresse depuis longtemps aux bestiaires médiévaux, et ses divers essais ont servi de référence à de nombreux chercheurs. Il était dès lors opportun de les réunir en un volume, ce qui fait apparaître les lignes directrices d'une pensée. Les dix textes ont été publiés entre 1978 et 2000, dans des revues et des actes de colloques, et ils sont répartis en deux sections. Sous le titre "La nomenclatura di Adamo", deux articles explorent les fondements conceptuels des bestiaires médiévaux, leur ancrage dans la pensée allégorique et la valeur des animaux comme des caractères d'un "alphabet spirituel" que l'homme est invité à déchiffrer. Intitulée "Dal bestiario di Cristo al bestiario d'amore", la seconde partie groupe des articles qui prennent appui sur des cas exemplaires pour en étudier la portée et les implications: la conception impure de la vipère, Hercule et la sirène, la colombe argentée, saint Antoine et les animaux, le miroir des tigres, le bestiaire du feu chez Giacomo da Lentini, le bestiaire de la sagesse céleste, le mythe du phénix dans la poésie romane médiévale. On parcourt ainsi des textes et des motifs qui sont d'une grande richesse interprétative. Du point de vue de ce Bulletin¸ on retiendra tout particulièrement le chapitre "La colomba argentata", qui s'intéresse à l'Aviarium d'Hugues de Fouilloy (p. 95-130). Il avait paru jadis dans la Rivista di storia e di letteratura, 23 (1987), p. 37-67, mais n'avait guère retenu l'attention des chercheurs qui se sont occupés de l'Aviarium par la suite, ayant échappé à leur flair bibliographique. Après un bref état de la question, F. Zambon se concentre sur la première section du texte, les onze chapitres dédiés à la colombe, et qui offrent une profonde méditation allégorique accompagnée d'un diagramme peint, conçu par l'auteur. Le ms. Lisbonne, Archives Nationales Torre do Tombo, Cassa forte 90, un des plus anciens qui nous soient parvenus - il date de 1183, donc une décennie après la mort présumée d'Hugues -, sert de référence, et son diagramme est fort utilement retracé schématiquement en p. 103, avec transcription des nombreuses inscriptions qui en éclairent le sens. L'analyse aboutit à nuancer la portée didactique de la miniature en question, dont on peut à juste titre douter qu'elle ait été accessible aux esprits simples, comme l'affirme pourtant l'auteur dans le prologue. Il s'agit plus de faciliter la lecture et la compréhension du texte - nous ajouterions volontiers sa remémoration. La suite de l'article reprend la question souvent débattue de la destination des images médiévales, pour laquelle l'Aviarium fournit un éclairage original. Les articles n'ont pas été simplement reproduits dans leur teneur d'origine. Un important travail d'harmonisation et de mise à jour a été fait. Ainsi, les références bibliographiques sont citées en abrégé, une ample bibliographie commune étant fournie en fin de volume. On peut regretter que les notes des articles soient placées en fin de texte et non en bas de page, mais c'est un choix dicté sans doute par des impératifs éditoriaux. Une vingtaine d'illustrations en noir et blanc sont réunies en un cahier, la majeure partie d'entre elles reproduisant des miniatures du célèbre bestiaire d'Oxford, BL, Ashmole 1511, d'autres étant issues des mss Lisbonne, Torre do Tombo 90; Londres, Westminster Abeey, 22 et Paris, BNF, lat. 2409. Tel quel, le livre est fort précieux, et il prend place avec autorité dans la série de publications relatives aux bestiaires parues les dernières années. B. Van den Abeele
Medieval birds in the Sherborne Missal
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:27
Depuis son acquisition en 1998 par la British Library, le Missel de Sherborne (Add. 74326) a fait l'objet de diverses publications, destinées à faire connaître à un public élargi ce manuscrit exceptionnel réalisé au début du XVe s. pour l'abbaye bénédictine de Sherborne dans le Dorset. Nous avons commenté ici la monographie de J. Backhouse, qui présente le ms. dans son ensemble (voir BC 2001-2, n° 371). Vient de paraître aussi un CD-Rom offrant une sélection de pages en couleurs, avec commentaire et illustrations (voir dans ce BC, n° 000). Voici que l'auteur a choisi de diriger son attention sur une particularité remarquable de ce grand ms. liturgique, à savoir les portraits d'oiseaux qui ornent ses marges sur divers folios. Sans doute, les oiseaux figurent-ils parmi les sujets les plus fréquents dans les illustrations marginales aux XIIIe et XIVe siècles, et l'on pourrait se demander s'il y a là matière à un livre. Mais le cas du Missel de Sherborne sort de l'ordinaire, pour trois raisons. D'une part, il comporte, de la page 363 à 393, un véritable cycle d'oiseaux, tous différents. Ensuite, la plupart de ceux-ci sont identifiés par une inscription contemporaine en anglais, parfois placée dans un cartouche. Enfin, loin d'être des oiselets d'un ou deux centimètres, comme c'est habituellement le cas, marginalia que les miniaturistes peignent sans grand détail, il s'agit de véritables portraits de grand format, mesurant 7 à 12 cm, ce qui a permis de les rendre avec un souci du détail surprenant. Quarante-huit oiseaux se succèdent ainsi sur les pages, et chacun est reproduit en couleurs dans le petit livre très avenant de J. Backhouse. Le texte présente rapidement le manuscrit et son histoire, s'intéresse à la disposition des oiseaux, puis traite les noms anglais et leur apport lexicographique, avant d'aborder la représentation des espèces, dans la lignée des travaux de Brunsdon Yapp qui leur avait consacré un article en 1982. Afin de donner une idée de la faune ailée du ms., nous traduisons les noms d'oiseaux en français, dans l'ordre de leur apparition aux pages 363 à 393: mésange charbonnière (363), mésange bleue (363), oiseau non identifié (364), chardonneret (364), mésange charbonnière (364), poule d'eau (365), geai (366), cigogne (366), pie-grièche grise (367), pinson des arbres, femelle (367), bouvreuil, mâle (368), grand cormoran (368), alouette des champs (369), fou de Bassan (369), oiseau non identifié (370), canard sauvage (370), bergeronnette grise (371), sarcelle d'hiver, mâle (371), faisan, mâle (372), sarcelle d'hiver, femelle (372), pic vert (373), bécassine des marais (373), paon, mâle (374), bécasse des bois (374), paon, femelle (375), caille des blés (375), moineau domestique, femelle et mâle (377), troglodyte mignon (382), rouge gorge (382), martin pêcheur (383), barge (ou râle d'eau, à notre avis ?) (383), chardonneret (384), oiseau non identifié (384), merle noir, mâle (385), étourneau sansonnet (385), mésange à longue queue (386), héron cendré (386), faisan, femelle (389), grue cendrée (389), bouvreuil pivoine, mâle (390), bernache nonnette (390), linotte mélodieuse (391), oie cendrée (391), grive litorne (392), mouette (392), pinson des arbres, mâle (393), héron cendré (393). De ce relevé, il se dégage diverses constatations intéressantes. Ce sont principalement de petits oiseaux chanteurs et des oiseaux aquatiques qui ont été sélectionnés; on notera l'absence de tout oiseau rapace, contraire à leur prédominance dans l'iconographie médiévale. Par rapport à la faune ailée habituellement représentée, il y a des choix tout à fait originaux, voire uniques, comme le fou de Bassan de la p. 369, ou la pie grièche grise de la page 367. Notons aussi l'attention à la différenciation des sexes, qui révèle un observateur attentif. Le commentaire de J. Backhouse attire l'attention sur la question des sources d'inspiration, faisant allusion au carnet de modèles ayant appartenu à Samuel Pepys (Cambridge, Magdalen College, Pepys 1916), de la même époque, et qui présente quatre pages de peintures d'oiseaux. Le livret de J. Backhouse est une réussite, tant par l'originalité du sujet que par l'intelligence du texte et, non des moindres, la qualité des reproductions en couleurs. Il fait honneur au chef d'œuvre qu'est le Missel de Sherborne. Baudouin VAN DEN ABEELE
Bestiary: being an English version of the Bodleian library, Oxford MS Bodley 764: with all the original miniatures reproduced in facsimile. Translated and introduced by Richard BARBER
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:26
La troisième édition de ce livre, paru en 1992 mais non recensé dans ces colonnes, nous donne l'occasion de le présenter brièvement. Il s'agit pour l'essentiel de la traduction anglaise d'un des bestiaires très développés qui caractérisent la tradition insulaire issue du Physiologus. Le ms. Oxford, BL, Bodl. 764 est un représentant de la "seconde famille" du Bestiaire (selon la division introduite par M.R. James et affinée depuis), réalisé au milieu du XIIIe siècle, sans doute pour la famille noble des Monhaut, dans les marches anglaises du Pays de Galles. Il est superbement illustré, chacune de ses 134 notices étant pourvue d'une vignette polychrome, dans un style postérieur de deux ou trois décennies au fameux bestiaire Ashmole 1511 de la BL d'Oxford, souvent reproduit. C'est assurément un témoin de premier rang pour la connaissance de la symbolique animalière du Moyen Age central, et l'on ne peut qu'approuver l'idée de le rendre accessible à un public plus large, d'autant plus qu'il n'existe toujours pas d'édition de la 2 e famille du Bestiaire. L'enthousiasme de principe se tempère à l'examen. Les neuf pages d'introduction, sans notes ni bibliographie, sont rédigées dans un style léger, censé adapté à un lectorat non prévenu. Est-ce une raison pour y glisser des affirmations générales pour le moins sujettes à caution, voire des inexactitudes ? Ainsi, à propos du Physiologus gréco-chrétien, que l'a. situe "at some time between the second and the fifth centuries AD", alors que la critique est à présent d'accord pour le situer au IIe siècle, il est affirmé: "The inheritance of the Classical world was, so to speak, frozen, or rather preserved in a kind of Christian aspic, until the Renaissance; the recorded habits of the beasts were fixed as unwavering traditions, and only the commentary varied" (p. 9). Certes, l'image d'une connaissance mise en aspic peut mettre le public en appétit, mais la phrase est de nature à réveiller des monstres: la conception d'un Moyen Age immobile en matière de sciences naturelles, que depuis deux ou trois générations, les médiévistes s'appliquent à combattre au moyen de travaux approfondis. Au registre des inexactitudes, il suffira de citer la caractérisation de Raban Maur et d'Isidore de Séville, dont les encyclopédies ont nourri la tradition des bestiaires: "Rabanus was a German monk who wrote at the end of the eight century, and he in turn owed much to Isidore of Seville's great encyclopedia called Etymologies, written in the sixth century." (p. 8). Le "moine allemand" (qui a été, accessoirement sans doute, abbé de Fulda et archevêque de Mayence) a rédigé son œuvre dans les années 840, tandis que les Etymologies se situent vers la fin de l'activité d'Isidore, qui meurt en 636. On l'aura compris, le chercheur aura tout avantage à passer rapidement l'introduction, qui ne rend par ailleurs qu'un service de qualité douteuse au grand public. Quant à la traduction anglaise, il nous faut mettre le doigt sur un autre défaut de l'ouvrage. Ce n'est pas une traduction intégrale, mais divers passages ont été coupés, dans le but avoué de préserver la mise en page du manuscrit… Comme l'a. le proclame dans l'introduction et comme il est répété en guise de publicité au dos de l'ouvrage, on a veillé à reproduire toutes les miniatures "to the same size and in the same place as in the original". Dès lors, la traduction en fait les frais, et une partie sensible des moralisations en est omise, ce qui fausse la compréhension du texte. Et ce, de façon d'autant plus dommageable, sans que la chose soit décelable dans le texte: à aucun endroit, des points de suspension ou quelque autre artifice de présentation n'avertissent le lecteur que le texte est coupé. Une telle pratique éditoriale est injustifiable. Pour ce qui est des reproductions, on est assurément heureux d'avoir sous les yeux le cycle illustratif complet d'un long bestiaire, et c'est à notre avis un des principaux avantages du livre. Encore les couleurs sont-elles assez sombres, l'or paraissant le plus souvent terne, voire verdi, ce qui nous fait douter de la qualité des prises de vue. Enfin, pour ce qui est de la mise en page vantée en préliminaire, on s'étonne de la disposition du texte, imprimé quasi jusqu'au fond de la marge de reliure, ce qui oblige le lecteur à se livrer à une incessante gymnastique pour lire la fin des lignes, ou à soumettre le volume à des torsions barbares. Fallait-il à tout prix rééditer ce livre ? Baudouin VAN DEN ABEELE
Albertus Magnus "On Animals": A Medieval "Summa Zoologica", Translated and annotated by Kenneth F. KITCHELL Jr. & Irven Michael RESNICK, Volumes 1 and 2
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:23
Il ne faut pas moins de 1720 pages de texte serré pour la traduction complète du De animalibus (DA) d'Albert le Grand: c'est un travail monumental qui a été effectué par K. Kitchell et M. Resnick. Ces deux chercheurs américains, l'un philologue classique et l'autre médiéviste à la Louisiana State University, ont uni leurs efforts pour fournir ce qui est en réalité la première traduction complète de ce texte : pas plus à l'époque médiévale qu'aux temps modernes, il ne s'était trouvé personne pour traduire du latin cette "Somme zoologique", comme les auteurs l'ont judicieusement sous-titrée, en référence à la Somme théologique de Thomas d'Aquin. Tout au plus existait-il une traduction anglaise des cinq derniers livres du DA par James Scanlan, parue en 1988, mais peu fiable et fondée sur des travaux préliminaires insuffisants (voir notre notice dans le BC 1990-1, n° 6 et un compte rendu plus détaillé dans les Archives Internationales d'Histoire des Sciences, 40, 1990, p. 124-126). Divisé en 26 livres et terminé sans doute aux alentours de 1260, le DA d'Albert le Grand constitue le commentaire médiéval le plus vaste et le plus original aux traités zoologiques d’Aristote. Les livres I à XIX procèdent à une ample paraphrase commentée des dix-neuf livres du DA aristotélicien tel que l'avait traduit de l'arabe en latin Michel Scot. Les deux livres suivants contiennent un exposé propre à l'auteur, sur la composition et la nature des corps (XX) et sur les degrés de perfection des animaux (XXI). Les cinq derniers livres (XXII-XXVI) fournissent des catalogues d’espèces, par grandes catégories (animalia, aves, aquatica, serpentes, vermes) et se situent dans la lignée des exposés encylopédiques. Albert y emprunte en effet le gros de son information au Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré, tout en ajoutant nombre de précisions et en rectifiant ou en omettant des informations erronées. Il subsiste du DA une bonne quarantaine de mss complets, dont l'autographe, conservé à Cologne, Hist. Archiv, W 258a (une reprod. en fig. 3). C'est ce ms. qu'avait édité Hermann Stadler en deux volumes (1916 et 1920), édition qui fournit la base de travail pour la présente traduction. La publication, préfacée par William Wallace OP, s'ouvre par une note sur la traduction qui expose avec clarté les options suivies et les problèmes rencontrés lors du travail (p. xxxi-xxxvii). On y saisit combien l'exercice est subtil pour la terminologie technique d'Albert, où un mot peut selon les contextes recouvrir des sens divers, tandis qu'une notion peut être rendue par divers termes. L'exemple de la notion de "membrane" est suggestif, car les a. ont trouvé une dizaine de termes apparentés: membrana, panniculus, pannus, pelliculis, pellis, rete, retiaculum, secundina, tela, tunica, velamen. Avec pragmatisme, les traducteurs ont opté pour des compromis qui assurent une certaine fluidité: un texte proche du ton et de la diction de l'original, évitant la modernisation des termes, rendant justice à la variété du lexique d'Albert, mais allégé ou corrigé au besoin. Les interventions et les hésitations sont signalées avec honnêteté et franchise, par l'adjonction de termes latins entre parenthèses, ou de notes qui avancent des éléments de discernement nécessaires. Dans l'ensemble le travail est remarquable, et l'on ne peut que savoir gré aux deux chercheurs. La comparaison avec le texte latin fait ressortir une grande proximité de formulation, qui évite d'introduire dans le texte des notions issues d'une compréhension moderne, comme le faisait de façon excessive J. Scanlan par ex. Mais le texte est fluide et d'une lecture agréable, grâce à des choix syntaxiques heureux, comme la coupure de phrases aux multiples subordonnées. De nombreuses notes de bas de page offrent des éclaircissements sur les espèces animales évoquées, sur les sources ou des passages parallèles dans d'autres textes didactiques, sur des mots au sens incertain, sur des notions théoriques. Le texte est ainsi intelligemment pourvu d'un accompagnement herméneutique. Dans l'introduction (p. 1-42), les traducteurs fournissent un état de la question bien étayé sur la vie et les œuvres d'Albert le Grand. Avec prudence, ils présentent les données biographiques controversées, telle la date de naissance de l'auteur, et les étapes certaines de cette vie mouvementée, qui mena Albert de la Souabe à l'Italie, Paris, la Bavière, la Prusse, Avignon, etc., avec pour points d'ancrage principaux Paris et Cologne. On lit ensuite quelques pages fort intéressantes sur son importance pour la science, le DA et son contexte historique, la méthode qui y est suivie. La traduction du texte, dont les parties et les subdivisions sont mis en évidence par des titres courants, des têtes de chapitres bien démarqués, et des chiffres de repère dans les marges extérieures des pages, est suivie d'un bref glossaire des termes latins plus problématiques (p. 1769-76), d'une bibliographie fort complète (p. 1777-1800) et d'un très utile index des matières traités dans le DA (p. 1801-1827, sur deux col.). Parmi les rares doléances que l'on pourrait exprimer figurent les nombreuses coquilles dans les titres français et allemands de la bibliographie (nous en avons relevé une bonne soixantaine en lecture cursive), quelques problèmes de traduction et de commentaire, et le choix des illustrations. Les deux volumes comprennent un cahier de 14 et de 8 p. d'images en noir et blanc, hors pagination (après les p. 486 et 1408). Elles reproduisent des miniatures montrant l'auteur (fig. 1-2), des pages de texte (fig. 3a et b), des animaux, des diagrammes anatomiques, etc. Deux ill. omettent la cote du ms. (fig. 2 et 3a), mais surtout, le choix des miniatures d'animaux est inapproprié. La plupart des vignettes reproduites sont celles qui accompagnent des bestiaires latins, dans les mss Oxford, BL, Ashm. 1511, Bodl. 602, Bodl. 764 et New Coll. 130. Or, il existe divers mss où le DA d'Albert est accompagné de vignettes ou d'initiales historiées au début des livres, voire de dessins marginaux de certains animaux (par ex. Paris, BNF, lat. 16169). Il aurait été tout naturel de choisir ces miniatures-ci, plutôt que celles des bestiaires, genre de textes qu'Albert a délibérément laissés de côté dans sa quête de l'information. A propos des sources d'Albert pour certains chapitres techniques, des précisions peuvent être utiles. Les livres 22 et 23 contiennent en effet, aux chapitres sur le chien, le cheval et le faucon, de véritables traités sur les soins à prodiguer à ces animaux et sur leur dressage ou leur affaitage pour la chasse. A ce titre, ces trois sections ont parfois été copiées séparément et l'on en connaît des traductions françaises, italiennes et allemandes. Sous le titre Von Falken, Hunden und Pferden, Kurt Lindner a édité ces dernières en 1963, et il y a donné des commentaires détaillés sur les sources et le contenu. Si ce livre figure bien dans la bibliographie, et s'il est cité par endroits, ses acquis ne sont guère assimilés. Ainsi, pour le traité des chiens, K. Lindner a montré qu'il dérive en bonne partie de la Practica canum, un petit traité latin dont il indique quelques mss. Or, p. 1458, n. 96, les traducteurs notent "The sources of the remaining text on dogs cannot be identified". La même remarque vaut pour le traité sur les faucons, où ils estiment p. 1591 n. 187 que la lettre apocryphe à Ptolémée est connue seulement par sa traduction catalane, or on sait depuis K. Lindner que le texte latin subsiste. Dans le livre sur les oiseaux, nous avons noté quelques identifications douteuses voire erronées, comme celle du "Faucon aux pieds bleus" avec le faucon pèlerin immature (p. 1589), alors qu'il s'agit du faucon lanier, comme l'a argumenté de façon détaillée K. Lindner. Ou encore, l'oiseau qu'Albert cite sous le nom de zueta, en connexion avec le bubo ou grand-duc, et qu'ils glosent comme épervier (sparrow-hawk), alors qu'il doit s'agir de la chouette (p. 1573, n. 140). Ce sont bien entendu là des observations de détail sur une matière pointue, et elles ne peuvent nullement discréditer le travail dans son ensemble. Cet ensemble, précisément, mérite la lecture et l'on peut souhaiter vivement, avec W. Wallace (p. XX), qu'il ouvrira de nouvelles perspectives de recherche sur le DA. B.VAN DEN ABEELE
L'oiseau et sa symbolique
by Bibuser, last updated: 2008-04-26 18:21
Les éditions Albin Michel ont estimé utile de réimprimer en format poche une étude de M.M. Davy sur la symbolique de l’oiseau, assurant ainsi une large diffusion à cet ouvrage, paru en 1992 chez le même éditeur. Disons d’emblée que nous n’en voyons guère l’intérêt. Autant les études de M.M. Davy ont-elles pu enrichir la lecture de l’art roman – on pense à son Initiation à la symbolique romane - et ses travaux érudits sur Guillaume de Saint-Thierry ont-ils pu apporter de textes utiles à tout médiéviste, autant le livre sur l’oiseau laisse-t-il une impression d’évanescence du savoir. Certes, nous ne pouvons que souscrire à la phrase initiale de la préface : « Rien de plus fascinant que le symbole de l’oiseau, en raison de la diversité des domaines dont il participe : le vol, le chant, la plume et les couleurs ». Mais le livre passe rapidement à des considérations tout sauf linéaires, en une « vision ascensionnelle » qui entraîne le lecteur vers des hauteurs où le regard se perd. On y cite pêle-mêle des auteurs antiques, médiévaux et modernes, des contes folkloriques et des interprétations psychanalytiques, sans aucunement garantir le propos par quelque développement historique ou argumenté. Dans une première partie (p. 20-68), il est question de la « Spécificité des oiseaux » : origine et destin, corps, rondeur, aile, plume, couleurs et chants, saison, espace et lumière sont autant d’aspects qui donnent lieu à quelques considérations. Suit une partie sur la « Diversité des oiseaux » (p. 69-144), où quelques types d’oiseaux sont présentés : alouette, colombe, coucou, huppe, merle, mésange, moineau, paon, pélican, rossignol, pie, corbeau, chouette, cigogne, orfraie, phénix, oiseau de paradis, simorgh. On notera déjà l’absence d’oiseaux à la symbolique aussi importante et diversifiée que l’aigle, le vautour, le faucon, la grue, le cygne, le perroquet, la foulque, l’autruche, etc. Sans parler de certaines créatures plus énigmatiques qui ont inspiré les poètes depuis l’antiquité : le griffon ou l’alcyon par ex. Dans le détail des notices, on trouve un mélange de réminiscences livresques, de connaissances factuelles rudimentaires et de touchantes considérations personnelles. Ainsi, « Contrairement à la plupart des oiseaux, l’hirondelle n’est pas sauvage. Elle se pense sans doute aimée. Elle niche volontiers près des habitations… » (p. 93). On se demande quelle notion du « sauvage » inspire un tel portrait psychologique. Ou celui du merle qui, « même âgé, éclate de jeunesse » (p. 100). Ou alors celui des mésanges, qui en hiver aiment à se mélanger à leurs congénères appartenant à des espèces différentes, et dont on apprend : « Il n’existe pour elles aucun racisme » (p. 102). Quant au moineau, « il espère tout sans rien apprendre » (p. 103). Mais, consacré à Vénus, « il a été longtemps renommé pour sa lubricité et aussi sa paillardise. Il en était ainsi dans l’iconographie médiévale » (p. 104). Familier des représentations d’oiseaux dans les enluminures médiévales, il m’est difficile de trouver un seul exemple pour étayer cette affirmation ; les moineaux bien reconnaissables y sont de toute manière rarissimes (un ex. dans les marges du Missel de Sherborne, Londres, BL, Add. 73246, page 377, repr. J. Backhouse, The Sherborne Missal, Londres, 1999, p. 50) . Les citations de textes médiévaux sont souvent approximatives ou invérifiables : ainsi, le comportement du pélican est rapporté « D’après un texte qui comporte d’ailleurs de nombreuses variantes » (p. 109). Ou encore, « le symbolisme du pélican fut très tôt appliqué au Christ rédempteur » : pas plus ici qu’ailleurs, une date ne vient concrétiser cette indication vague. La troisième partie, « L’oiseau dans la culture » (p. 145-225), envisage dans un ordre primesautier l’oiseau dans l’art roman, chez Olivier Messiaen, chez Jérôme Bosch, chez Léonard de Vinci, dans la littérature, l’imaginaire, les contes, etc. La mystique Hadewijch y côtoie les Upanishads, dans un syncrétisme sans scrupules. Sans doute ce livre ne s’adresse-t-il pas au public érudit en premier lieu, et notre critique peut-elle paraître excessive. Elle reflète en réalité une déception, devant un titre qui annonce beaucoup, et dont la signature laissait espérer un meilleur traitement. Baudouin VAN DEN ABEELE
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